Si l’amour est un sentiment complexe, qu’en est-il du désamour ?

Au commencement, notre histoire était d’une intensité rare, une passion brûlante qui illuminait nos vies. Nous étions deux âmes fusionnées d’émotions, chaque moment partagé est gravé dans notre mémoire commune. Nos rires étaient vrais, nos baisers brûlant, nos rapports de ouffff… Je revois encore cette soirée dans le café, ce plan à trois, toi, moi et cette banquette sur laquelle je fus démontée…

Cependant, avec le temps, cette flamme qui nous consumait a commencé à faiblir. Ce n’était pas à cause d’une négligence apparente, mais plutôt d’un changement subtil dans tes priorités. Ton esprit, avide de connaissances et d’explorations intellectuelles, a progressivement pris le dessus sur notre relation. Tu t’immergeais dans des livres, des idées, des projets, t’éloignant, sans t’en rendre compte, de la tendresse quotidienne qui nourrissait notre amour. Je me retrouvais souvent seule dans une pièce pourtant remplie de ta présence physique, mais absente de ton attention émotionnelle. Ton regard, autrefois si pénétrant, se perdait désormais dans des pensées lointaines.

Les discussions passionnées sur nous ont cédé la place à des monologues intellectuels où je n’étais plus que spectatrice. Le désamour n’a pas surgi d’une trahison ou d’une querelle. Il s’est insinué doucement, chaque petite absence, chaque priorité détournée, érodant le lien vibrant qui nous unissait. Et pourtant, il y avait toujours cet espoir, cette infime possibilité que l’étincelle puisse être ravivée, que l’amour puisse renaître des cendres de notre quotidien. Mais la réalité s’est imposée : nous étions devenus des étrangers, liés par des souvenirs d’un passé ardent, mais séparés par un présent où ton intellect prenait le pas sur le cœur. Et ainsi, notre amour intense s’est réduit à une ombre de lui-même, victime non pas de l’oubli, mais d’une évolution qui nous a déviés l’un de l’autre.

si l’amour est un sentiment ardent qu’en est-il du désamour...